Google signe le coup de grâce aux root et custom ROM : ne mettez pas à jour Android sans lire ça !

Renforcer la sécurité d’Android : le rôle de la Play Integrity API

Depuis le Google I/O 2025, Google a déployé une mise à jour majeure de sa Play Integrity API, l’outil destiné aux développeurs pour vérifier l’intégrité des appareils Android hébergeant leurs applications. Si l’objectif principal est de limiter les fraudes, le piratage de comptes et l’accès non autorisé à des contenus payants, cette évolution s’accompagne de retombées inattendues pour les utilisateurs avancés : les possesseurs de smartphones rootés ou de custom ROM voient désormais de nombreuses applications refuser de fonctionner.

Qu’est-ce que la Play Integrity API ?

La Play Integrity API permet aux applications de s’assurer que :

  • Le code de l’application n’a pas été altéré.
  • Le système d’exploitation Android est authentique et certifié par Google.
  • Le niveau de sécurité logiciel (patch level) est à jour.

Conçue comme l’évolution de la SafetyNet Attestation API, elle fournit trois niveaux de verdicts :

  • Basic : le plus souple, détecte simplement un environnement potentiellement modifié.
  • Device : intègre désormais des signaux basés sur l’hardware pour évaluer la confiance du périphérique.
  • Strong : le plus contraignant, exige en plus un niveau de patch de sécurité datant de moins d’un an.

Les nouveautés introduites en mai 2025

Google a ainsi décidé de renforcer les contrôles sur tous les verdicts :

  • Le verdict Device, jusqu’alors basé sur des signaux logiciels, exploite maintenant des mécanismes d’intégrité matériels (TPM, eFuse).
  • Le verdict Strong requiert un patch level récent, empêchant les appareils n’ayant pas reçu les mises à jour de sécurité dans les 12 derniers mois de passer la validation.
  • Même le verdict Basic fait appel à des signaux hardware, mais tolère un appareil rooté ou avec bootloader débloqué, tant que le compromis est jugé mineur.

Ces changements, appliqués automatiquement depuis mai 2025, visent à rendre la Play Integrity API plus rapide, plus fiable et plus respectueuse de la vie privée, en réduisant le nombre et la complexité des signaux à collecter.

Pourquoi ces évolutions impactent-elles les root et custom ROM ?

La définition même d’un « appareil Android genuin » par Google exclut de facto :

  • Les téléphones rootés, qui désactivent ou détournent les protections système.
  • Les custom ROM non signées par le programme de certification Google Play Protect.

Dans ces cas, les signaux hardware d’intégrité ne correspondent plus aux valeurs attendues, et le verdict « Device » ou « Strong » échoue systématiquement. Résultat : :

  • De nombreuses applications sensibles (banque, paiement, santé) refusent de se lancer.
  • Des jeux en ligne bloquent l’accès aux fonctionnalités premium.
  • Certains services de streaming ou de restauration empêchent la connexion.

Quelles conséquences pour l’utilisateur « avancé » ?

Jusqu’alors, des contournements existaient pour restaurer un faux statut de sécurité (Magisk Hide, modules Xposed, patchs custom). Mais en misant sur l’authenticité matérielle, Google rend plus onéreux et complexe tout bypass :

  • Il faudrait modifier des composants internes du bootloader ou falsifier des informations TPM, opérations hors de portée de la majorité des utilisateurs.
  • Les mises à jour système deviennent indispensables : un appareil non patché dans l’année ne passera plus le verdict « Strong », même s’il est 100 % stock.
  • Les entreprises et développeurs peuvent désormais exiger un niveau de sécurité minimal (patch level récent), privant d’accès les devices obsolètes.

Quel avenir pour les custom ROM et le root ?

Pour les passionnés de modding, ce durcissement pose un véritable dilemme :

  • Abandonner le root et revenir sur une ROM officielle pour accéder aux apps bancaires et aux fonctions critiques.
  • Accepter un smartphone non certifié et perdre certaines applications essentielles.
  • Espérer voir apparaître des projets communautaires pour émuler ou contourner le hardware check, mais au risque de tomber dans l’illégalité ou de compromettre la fiabilité du système.

Certaines initiatives open source pourraient tenter de reconstruire les signaux hardware attendus, mais cela reviendrait presque à du reverse engineering sur des modules firmware, un travail titanesque pour des gains limités.

Les bénéfices pour la sécurité « grand public »

Face aux risques croissants (fraudes, piratage de comptes premium, vol de données), cette mise à jour vise à :

  • Réduire de plus de 80 % l’utilisation non autorisée des applications, selon les tests internes de Google.
  • Améliorer la fiabilité des contrôles, en s’appuyant sur des circuits matériels plutôt que sur des signaux injectables.
  • Garantir que seuls les appareils à jour et non compromis puissent exécuter des opérations sensibles.

Les développeurs ont déjà constaté une baisse significative des tentatives de contournement, ce qui renforce la confiance des utilisateurs dans la sécurité des applications financières, médicales ou de divertissement.

Quelles solutions pour l’utilisateur lambda ?

Si vous ne modifiez pas votre smartphone (sans root ni custom ROM), voici quelques recommandations :

  • Maintenez votre système à jour en installant les derniers correctifs de sécurité.
  • Vérifiez régulièrement l’état de certification de votre appareil dans Google Play Protect.
  • Contactez votre constructeur en cas de blocage d’applications légitimes pour obtenir un patch officiel.

Dans tous les cas, cette évolution marque un tournant dans la lutte contre la fraude mobile, au prix d’une moindre flexibilité pour ceux qui aiment personnaliser leur système.