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Samsung teste une batterie silicium‑carbone de 20 000 mAh — autonomie folle ou bombe à retardement ?

Samsung teste une batterie silicium‑carbone double cellule : l’autonomie monstrueuse se rapproche‑t‑elle ?

Les rumeurs s’enchaînent et, cette fois, c’est Samsung qui se retrouve au centre d’un bruit de couloir technologique majeur : selon plusieurs fuites, la division Samsung SDI travaillerait sur une batterie au silicium‑carbone à double cellule affichant une capacité totale faramineuse de 20 000 mAh. Si l’information se confirme, cela représenterait un pas énorme dans la course à l’autonomie, loin des conventions actuelles où la plupart des smartphones doivent jongler entre finesse et endurance.

Qu’est‑ce qu’une batterie silicium‑carbone ?

Avant d’entrer dans les détails, rappelons brièvement ce que recouvre cette technologie. Les batteries silicium‑carbone sont une évolution des batteries aux ions‑lithium classiques : l’anode n’est plus purement à base de graphite mais contient du silicium en quantité significative, souvent mélangé au carbone pour compenser la dilatation. Le bénéfice attendu est clair : densité énergétique supérieure et donc plus de capacité à volume ou masse égale, meilleure tolérance au froid et potentiellement des charges plus rapides. En contrepartie, le silicium pose des défis de stabilité et de gonflement — c’est d’ailleurs l’origine des frictions techniques que l’industrie tente de résoudre.

Les caractéristiques fuitées : double cellule et capacité XXL

D’après les sources relayées, la batterie testée par Samsung serait composée de deux cellules distinctes : une première cellule primaire de 12 000 mAh (épaisseur annoncée ~6,3 mm) et une seconde cellule de 8 000 mAh (épaisseur ~4 mm). Ensemble, elles donneraient 20 000 mAh — soit le double d’une des plus grosses batteries récentes vues sur des appareils grand public. Les dimensions au sol des cellules évoquées seraient de l’ordre de 10 x 6,8 cm chacune, ce qui laisse deviner un format dédié plutôt à des appareils à espace interne généreux (par exemple des modèles pliables ou des formats ultra‑épais).

Performance annoncée : autonomie et cycles

Les leaks mentionnent une autonomie théorique très impressionnante : jusqu’à 27 heures d’écran allumé dans certains scénarios. De même, la longévité évoquée serait d’environ 960 cycles avant qu’une dégradation notable des performances n’apparaisse — un chiffre qui semble optimiste mais qui nécessite une validation en condition réelle. Ces indicateurs donneraient à un appareil une longévité d’usage significative, mais ils sont à prendre avec prudence tant que des tests indépendants ne sont pas publiés.

Problèmes de stabilité : le talon d’Achille

Les mêmes sources signalent toutefois des problèmes de stabilité à long terme, notamment un gonflement de la cellule secondaire lors des tests : la cellule, prévue à 4 mm d’épaisseur, aurait atteint 7,2 mm. Ce phénomène n’est pas anodin. Le risque de gonflement est inhérent à l’utilisation du silicium, qui se dilate puis se contracte lors des cycles de charge/décharge. Samsung, fortement marquée par l’affaire du Galaxy Note 7 liée à des défaillances de batterie, adopte naturellement une approche prudente et ne commercialisera pas une cellule tant que ces questions de fiabilité ne sont pas résolues.

Quel smartphone pour une telle batterie ?

Une batterie de 20 000 mAh ne s’intègre pas dans n’importe quel châssis : elle impose du volume et un design qui tolèrent de l’épaisseur. Les fuites laissent penser que la configuration double cellule pourrait être destinée aux appareils pliables (où l’espace interne est réparti) ou à des gammes « endurance » spécialisées. Il semble peu probable qu’un smartphone ultra‑fin soit équipé d’un tel assemblage sans compromis majeur sur l’ergonomie.

Pourquoi Samsung pourrait vouloir franchir le pas

  • Compétitivité : plusieurs acteurs chinois ont déjà multiplié les capacités massives (certains modèles atteignant 10 000 mAh et plus) ; Samsung ne peut pas ignorer cette tendance si elle veut répondre à certaines demandes marché.
  • Différenciation produit : proposer des appareils à autonomie exceptionnelle peut constituer un axe fort face à la concurrence, surtout pour des usages professionnels ou d’aventure.
  • R&D interne chez SDI : Samsung SDI travaille depuis des années sur des avancées chimiques et structurelles ; une percée sur le silicium‑carbone serait un atout technologique majeur.
  • Risques et contraintes industrielles

    Au‑delà des défis techniques liés à la stabilité du silicium, la production à grande échelle d’un tel pack pose des questions : coût des matières, rendement industriel, conformité aux normes de sécurité et complexité de l’intégration dans les lignes d’assemblage. Samsung devra aussi assurer un sourcing fiable et des contrôles qualité renforcés pour éviter tout accident ou rappel massif — une leçon apprise à la dure par l’histoire récente.

    Quand pourrait‑on voir cette batterie en produit concret ?

    Rien n’indique encore une date précise. La prudence de Samsung, notamment après les précédents incidents liés aux batteries, suggère une cadence mesurée : beaucoup de démarchages internes, des tests longuement validés et des itérations matérielles. Si les problèmes de gonflement et de dégradation sont résolus, une intégration pourrait arriver d’ici quelques années, mais il est tout aussi plausible que Samsung préfère décliner la technologie à des capacités plus modestes dans un premier temps.

    Ce que cela signifierait pour nous, utilisateurs

  • Autonomie radicalement améliorée pour certains usages — moins de chargeurs à emporter et plus de liberté.
  • Possibilité de dispositifs plus épais, plus lourds et potentiellement plus robustes pour accueillir des packs à haute capacité.
  • Un repositionnement du marché où l’autonomie redevient un critère majeur pour choisir un smartphone.
  • En attendant des annonces officielles de Samsung ou des publications de tests indépendants, il convient de garder un regard critique : les chiffres fuités suscitent l’enthousiasme, mais la viabilité industrielle et la sécurité resteront les facteurs déterminants avant tout lancement commercial. Quoi qu’il en soit, la perspective d’une vraie avancée sur les batteries au silicium‑carbone est une nouvelle excitante pour tous ceux qui rêvent d’un smartphone autonome sans compromis.

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